Partie 2 a) : Le personnel hospitalier subit les conditions de travail

Afin de mieux pénétrer le monde hospitalier et se rendre compte de ce que le personnel hospitalier vit chaque jour, nous avons visionné un reportage centré sur les infirmiers et les aide-soignants où ils parlent de leurs conditions de travail et notamment du relationnel entre le personnel et le patient. Ce reportage traite des problèmes de temps qu'accorde aujourd'hui le personnel soignant à ses patients.

"On a le sentiment de ne plus être assez proche du malade et que le côté relationnel est moins important."

Le relationnel avec le patient est la base du travail des infirmiers, mais il est pourtant négligé. Le personnel soignant souligne que la confiance entre le patient et les infirmiers est très importante. Le "turn over" important des patients amplifie le sentiment d'anonymat que ressentent les patients car ils vont et viennent très rapidement. Les patients s'en plaignent également car pour eux, la relation avec le personnel hospitalier leur apporte une source de réconfort. "Je ne sais pas qui va être de garde. Je ne sais pas qui va m'opérer."

Les réformes hospitalières s'accumulent et se suivent, ne laissant pas le temps au personnel de s'habituer à l'une avant de passer à l'autre. Parfois des "projets de soins" se font sur le temps normalement accordé aux patients. Certaines formations à de nouvelles opérations prennent également du temps qui aurait pu être accordé aux patients.

"On nous demande de plus en plus de travail mais le salaire ne suit pas."

Au cours de ces dernières années, le nombre de patients par infirmier s'est largement amplifié pourtant le salaire reste le même. Le personnel soignant doit désormais s'occuper de plus de patients et également s'occuper de l'administration. Leurs horaires sont peu réguliers et laisse le personnel en difficulté pour jongler avec sa vie privée, ce qui est une source d'insatisfaction supplémentaire. Toute cette accumulation d'insatisfaction se ressent avec un absentéisme fréquent. "On peut avoir de l'agressivité car nous sommes débordées."

"On ne se sent pas assez reconnus, existants."

Les infirmiers ressentent un malaise, ils ont l'impression de perdre de l'importance du fait de leur effectif réduit ("Pourtant, on ne peut pas faire des économies sur la santé.") et de leurs journées de plus en plus longues. Certains infirmiers ont aussi un sentiment d'impuissance face à la douleur des patients. "Il faut éviter le développement du mécontentement infirmier."

Malgré cela, l'opinion générale est sur l'amélioration. "On est tous en train de chercher des moyens pour s'améliorer."

Ci-dessous, une autre vidéo traitant des mêmes problèmes au CHU de Caen.

Vidéo

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Ce tableau présente l'évolution de la consommation de soins et de biens médicaux en France de 2000 à 2008. Il est clairement démontré que la consommation augmente constamment chaque année en moyenne de 3,3%, ce qui signifie une charge de travail plus importante dans les hôpitaux.

Source : Site internet de l'INSEE.

Ce tableau présente l'évolution de l'effectif médical entre 2008 et 2009 en France. On constate que le personnel hospitalier, représenté ici par les médecins, les infirmiers et les sages-femmes, a augmenté. Ainsi, le nombre de médecins en France a augmenté de 0,43%, le nombre d'infirmiers de 3,97% et le nombre de sages-femmes de 4,72%.

Par conséquent, malgré une charge de travail qui est de plus en plus importante, l'effectif  du personnel médical dans les hôpitaux a également connu une augmentation. Bien que ce dernier ait augmenté, le ressenti des infirmiers reste le même face à la charge de travail qui augmente constamment.

L'hôpital est un exemple qui illustre le processus de rationalisation (étudié par le sociologue Max Weber) qu'on peut observer dans notre société. Ce processus est en fait le fait d'augmenter la productivité et de réduire les coûts de production pour gagner en efficacité et faire des économies. Dans le cas de l'hôpital, certains établissements ont fait le choix de baisser les effectifs du personnel et d'augmenter le nombre de lits par infirmière pour faire des économies et tenter de diminuer la dette publique qui est aujourd'hui élevée. Les infirmières subissent une pression de plus en plus forte dans le but d'améliorer leur efficacité mais elles ne sont pas mieux payées qu'avant. On leur demande de faire plus mais toujours avec le même salaire. Ce processus de rationalisation se retrouve dans d'autres domaines de la société, par exemple dans l'industrie.

"la dette publique s'envole" (cliquer pour agrandir)

Ce graphique tiré d'Alternatives Economiques  présente l'évolution de la dette publique en France. On peut constater qu'elle augmente très fortement. En 1978, la dette publique brute correspondait à 21,1% du PIB, et en 2009 elle correspondait à 75,8% du PIB.

Le processus de rationalisation a donc pour but de diminuer la dette publique.